
PRESENTATION DE L’EQUIPE
A l’origine de ce projet, 5 personnes venant de divers milieux, animées par un projet commun : la culture maraîchère sous serre aquaponique à Loriol sur Drôme.
- Laure Mion (présidente) : arboricultrice et technicienne d’expérimentation végétale. Laure s’occupe particlulièrement de la gestion du cycle de l’eau et l’animation.
- Bérengère Archimbaud (trésorière) : Bérengère est la propriétaire de la parcelle qui accueille Carpe et Capucine. Elle est maraîchère.
- Fabien Archimbaud (vice-président) : chauffeur routier, il s’occupe particulièrement des équipements techniques et de la partie aquacole.
- Frédéric Mion (trésorier adjoint) : arboriculteur, il veille sur l’installation et la maintenance du système d’irrigation.
- Valérie Moscatelli (secrétaire) : responsable administrative et comptable, elle s’occupe de la recherche de financements et de l’administratif de l’association.
LA FERME « CARPE ET CAPUCINE »
Depuis 2018, les cinq bénévoles au sein de la ferme souhaitent développer ensemble un outil de production maraîchère professionnel basé sur l’Aquaponie. Mais ce n’est pas tout, l’objectif étant de faciliter la découverte de l’aquaponie à travers différentes activités pédagogiques.
Elle est située dans la Drôme sur le projet Bio-Vallée. La Bio-Vallée, c’est un éco-territoire de référence qui souhaite concevoir, repérer, promouvoir et démultiplier des pratiques de développement durable. Sous plusieurs objectifs chiffrés, le territoire devra être un exemple de réussite en gestion et valorisation des ressources.
Un terrain agricole de 1,4 hectares abrite une serre de 320m2. Dans cette serre, on peut trouver la partie aquacole avec trois bassins avec une trentaine de poissons (carpes et truites séparés) par bassin.

Et la partie végétale avec une production de plantes et légumes assez dense. En aquaponie, on peut tout cultiver. Cela fonctionne plus ou moins bien selon les espèces mais tout est possible (aujourd’hui, la ferme possède environ 30 espèces végétales différentes). Des espèces courantes (tomates, concombres, choux) aux espèces plus rares (plantes aromatiques, fleurs comestibles, gingembre).

« Aujourd’hui on a 320 m2 mais nous visons plutôt les 5000 m2 avec la partie poisson ». Cette surface gigantesque serait idéale pour vivre de ce procédé.
Interview de Laure Mion, présidente de l’association Carpe Et Capucine :
VENTES ET VISITES
Depuis l’été 2018, la vente de produits maraîchers se fait sur place, dans le petit magasin « Le Jardin de Bérengère » ainsi que sur les marchés des producteurs locaux.
Le Jardin de Bérengère :
De plus, les restaurateurs locaux n’hésitent pas à venir se servir à la ferme, que ce soit pour des produits frais mais également et plus récemment pour les poissons (truites, carpes). C’est le cas de Sylvain Cross, chef du restaurant « La Capitelle » de Mirmande, village proche de Loriol.

Concernant les visites, des écoles primaires, collèges et lycées professionnels et agricoles viennent découvrir ce milieu d’actualité, ainsi que des visites familiales et professionnelles. Plus de 300 visites ont déjà été réalisées (dont 79 scolaires).

METIER / BENEVOLAT
Entretien avec Frederic Mion, arboriculteur de père en fils :
Avec votre vision d’agriculteur, comment voyez-vous ce nouveau procédé ?
« Ce qui m’a beaucoup plu c’est l’économie d’eau, ça économise 90% d’eau comparé à une culture de plein champs. L’autre enjeu très important, c’est de ne pas traiter nos cultures. Les agriculteurs sont souvent montrés du doigt ou on ne comprend pas ce qu’ils font avec les produits phytosanitaires. C’est un vrai challenge pour un agriculteur de se dire : on va produire sans traiter. C’est une réponse à nos problèmes de société d’aujourd’hui. »
C’est un travail moins fatiguant ?
« La façon de travailler est différente, on n’a plus besoin de se baisser, ça y fait beaucoup. Dans la plupart des métiers physiques, on est obligé de forcer sur le corps tandis que là on a moins de charges à lever etc « […] » J’ai eu des problèmes physiques et puis j’étais à bout de souffle. Et avec le contexte actuel, on a des normes à respecter, beaucoup de nouveaux cahiers de charges et ça devenait très lourd à supporter pour moi, petit exploitant ».
FINANCEMENT
Fin 2017, ce grand projet nécessitait des financements importants. Les 5 collègues ont répondu à un appel à projet d’un incubateur (Rhônalpia) qui a été missionné par la Bio-Vallée. Il fallait essayer de booster les projets qui se trouvaient sur le territoire de cette Bio-Vallée. L’incubateur n’a gardé que quelques projets dont celui de l’aquaponie. Ce qui est intéressant, c’est que les bénévoles obtiennent 9 mois de suivi par des entrepreneurs, des institutions locales, etc…
« On veut en faire un système de production qui nous permet simplement de nous rémunérer, de vivre de ça » explique Valérie Moscatelli.
Aujourd’hui, il ne faut pas parler de salaire régulier à cette échelle. Le projet total avait besoin de base d’un budget de 41 000 euros qui comprenait tous les équipements nécessaires dans la serre, la mise en place du système d’irrigation etc… Après des économies personnelles, prêts bancaires et subventions, les cinq créateurs se sont tournés vers le financement participatif (cagnotte en ligne). Résultat, cette ferme a pu se créer. L’équilibre doit se faire sur les deux métiers différents, celui de la pisciculture, qui est un élevage destiné à la vente et à la consommation, ainsi que la partie production maraîchère. Cet équilibre-là est très important.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, l’aquaponie à de l’avenir. Il faut juste trouver les fermiers, agriculteurs d’un nouveau type, pas dérangés par le mariage de la carpe et de la salade.